Alors que les médias français consacraient quotidiennement une large partie de leurs éditions à la guerre en Israël depuis le 7 octobre, la tempête Ciaran a tout balayé, y compris la hiérarchie de l’information.
Une information en chasse souvent une autre, cela n'a jamais été aussi vrai depuis hier soir. Reportages, duplex, micro-trottoir et spécialistes en plateaux, les médias ont mis le paquet sur la tempête Ciaran ces dernières heures. Aujourd’hui, le 13h de France 2 y a consacré 24 minutes sur les 37 de son édition. Une seule brève de quelques secondes seulement dédiée à la situation au Proche-Orient. À croire qu’il ne s’est rien passé depuis 24h en Israël. Or, c’est faux, aucune trêve n’a été signée et les combats continuent de faire des morts sur place. Alors oui ces intempéries sont exceptionnelles pour la France mais elles n’ont fait que deux victimes et des dégâts matériels.
Cette exposition nous interroge sur la priorité des informations traitées. En réalité, une telle mise en avant n’est pas étonnante quand on sait que la météo est le sujet auquel le public accorde le plus d’importance. C'est d'ailleurs pour cette raison que des bulletins météo sont présentés avant et après chaque JT. En revanche, l’actualité internationale arrive souvent beaucoup plus loin dans la hiérarchie.
Tout cela peut varier en fonction de la ligne éditoriale, de la taille du média, de son approche, locale ou nationale, mais aussi de son type. La tempête Ciaran a fait davantage parler en télé et en radio qu’en presse écrite parce que l'événement est plus instantané, plus visuel et plus concernant. Il ne nécessite pas non plus d’analyse de fond. D’ailleurs la guerre en Israël a elle aussi effacé le traitement du conflit en Ukraine. Comme si la presse ne pouvait pas aborder deux guerres en même temps. C’est finalement au lecteur, à l’auditeur ou au téléspectateur de faire l’effort et de ne pas oublier ce qui a été dit la veille.
Jérémy Desiderati.