Turquie : après la chute d'Assad, Erdogan veut étendre son emprise sur la Syrie

17 décembre 2024 - 19:51

Après la chute du régime de Bashar al Assad, le président turque Recep Tayyip Erdogan étale son influence régionale et joue un rôle de plus en plus important dans la diplomatie mondiale

Il attend son heure, et elle est arrivée le 27 novembre, au sud de la frontière turque. C'est bien Recep Tayyip Erdogan qui a donné son approbation à l'opération des rebelles djihadistes syriens du HTS, laquelle a renversé en moins de douze jours le pouvoir de Bachar al-Assad. Une relation qui confère à Erdogan un statut d’interlocuteur privilégié alors que de nombreuses capitales s’inquiètent toujours du passé de cette ex-branche d’Al-Qaida.

Quelques jours après la prise de pouvoir des rebelles, le chef du renseignement turc, Ibrahim Kalin, a mis en scène sa rencontre à Damas avec le chef de HTS.

La Turquie grande gagnante de la chute du boucher de Damas pour Donald Trump

Les soutiens d’Assad étant désormais hors-jeu, la Russie embourbée dans sa guerre avec l’Ukraine et l’Iran affaibli par les attaques d’Israël contre son allié, le Hezbollah  la voie est libre pour qu’Erdogan  étende l’influence turque en Syrie. 

Avant même son investiture le 20 janvier prochain, Donald Trump continue de s’investir massivement sur les dossiers brûlants de politique internationale. Le président élu des Etats-Unis n’a donc pas manqué de faire connaître son avis sur la situation en Syrie. « La Turquie est très intelligente. C’est un gars intelligent, et il est très tenace », a déclaré le futur locataire de la Maison-Blanche lors d’une conférence de presse, vraisemblablement en allusion au président turc Recep Tayyip Erdogan. « La Turquie a fait une prise de contrôle inamicale sans que beaucoup de vies ne soient perdues. Je peux dire qu’Assad était un boucher », a-t-il ajouté.

La Syrie, clé des divergences entre Ankara et Washington

Depuis 2016, la Turquie exerce une influence considérable sur le nord-ouest de la Syrie. La priorité de la Turquie en Syrie est de lutter contre les combattants séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan PKK considéré par une grande partie de la communauté internationale comme organisation terroriste dont la Turquie.  Par extension, Ankara considère les FDS (Forces démocratiques syriennes) comme un groupe terroriste, ce qui la place en opposition directe avec l’administration américaine de Joe Biden. En effet, Washington considère ce groupe comme « crucial » afin d’empêcher une résurgence des djihadistes du groupe Etat islamique en Syrie.

Raphaël Uzan 

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